Après avoir modelé ce barbu, j'ai eu envie de lui faire une compagne.

Ces deux pièces ont donc été conçues comme des pendants.

Le socle haut s'est un peu fissuré sur l'homme au biscuitage, mais j'ai quand même tenté le raku.

Le côté le plus fragile près de la paroi du four.

il n'y a pas eu d'accident lors de la deuxième cuisson.

Ni à la sortie du four.

Je suis content d'avoir pris le risque car j'ai rarement obtenu d'aussi belles craquelures...

... qui sont en harmonie avec la maturité des personnages.

Ce couple sera exposé, et disponible à la vente, le week-end prochain au château de Chamousseau, à Queaux, pour le circuit des artistes "La main bleue".

Venez découvrir tous les artistes qui présenterons leurs œuvres et ouvrirons leurs ateliers à la pentecôte à cette occasion.

https://www.instagram.com/lamainbleuecircuitdartistes/?hl=fr

Qui cuit dans ce four?

Le feu n'est pourtant pas son élément!

Il faut sortir de cette fournaise...

... pour en trouver une autre.

C'est à ce prix qu'est née cette sirène...

...sortie des cendres.

Engobe bleu pour la queue, engobe blanc pour les cheveux, émail transparent sur l'ensemble...

... voilà ma sirène.

Le raku est discret, mais fait bien ressortir la couleur de l'engobe.

Il y a peu de différence entre la teinte de la peau que j'ai choisie couleur terre et les cheveux que j'ai blanchis à l'engobe.

Je suis satisfait de la courbure du dos...

... et elle passe plutôt bien le test du miroir.

La main a été cassée avant le biscuitage, j'ai donc pu la recoller sans problème, mais les parties fines comme la queue ou la main m'inquiétaient pour l'épreuve du raku.

Un petit choc avec la pince ou en déposant la pièce peut facilement les casser.

Mais elle est bien entière, et il ne lui reste plus qu'à trouver des eaux fraiches pour vivre sa vie de sirène.

Puisque mes enfants les plus jeunes n'aiment pas quand je modèle des nus, il faut s'essayer aux drapés. Cette femme dans le vent a un vêtement ample qui lui donne l'air d'avoir des ailes. Belle occasion de modeler les plis et les ondulations du tissu.

La suite en images avant cuisson, pendant de biscuitage, au raku et après, lorsqu'elle essaye de s’envoler...

... elle a presque réussi!

Cyrano de Bergerac est un de mes personnages favoris depuis l'enfance. Je l'associe toujours à mon papa, peut-être parce que c'est lui qui me l'a fait découvrir, mais surtout parce qu'à défaut du nez, ils partagent tous les deux certains traits de caractère. J'ai donc eu envie de modeler un buste de Cyrano.

J'ai vu les choses en grand! Il fait plus que taille réelle.

Il y a une structure intérieure, mais le poids de la terre humide le faisait s'affaisser vers l'avant, d'où les supports de fortune sous le menton.

Je souhaitais un grand nez, mais qui reste possible anatomiquement.

Les oreilles, les cheveux, les finitions du visage et le dessus du chapeau ont été modelés avant de faire les bords.

Car ce fameux chapeau est une sacrée gageure!

Comment modeler et faire tenir les larges bords du couvre chef du Gascon? Il n’apprécierait pas le ridicule d'un chapeau melon!

La solution a été trouvée en associant l'évidage et la confection des bords: j'ai découpé le buste à la limite du chapeau.

Une fois la tête bien évidée, j'ai pu intégrer un large disque de terre au moment du recollage pour faire un grand bord solide et parfaitement intégré au buste.

Barbotine sur le buste, barbotine sur le dessous du disque, barbotine sur le dessus, barbotine sur le chapeau... tout ça est bien solide.

Il n'y a plus qu'à donner une jolie forme au disque pour que ça ne lui retombe pas sur les yeux...

...et à modeler un beau panache de plumes. Remarquez le support en papier pour aider au séchage dans la bonne position.

J'ai utilisé des engobes pour rehausser de couleurs ce buste. Le chapeau est prévu noir par l'enfumage raku.

C'est dans le four, ici pour le biscuitage, qu'on se rend compte de la taille du bestiau. J'ai calculé la taille du chapeau en fonction du diamètre de mon four, et le haut arrive juste au niveau de la cheminée du couvercle (quand je ne mets pas l'élément qui permet de gagner 20cm en hauteur). Pour être sûr d'un biscuitage homogène, j'ai mis la rehausse pour cette cuisson.

Après cette première cuisson voici Cyrano prêt à être émaillé...

Voilà, c'est fait, c'est pour ça que vous ne voyez plus les couleurs de l'engobe: l'émail, même s'il sera transparent après cuisson est blanc et opaque à l'application.

Donc, sur de la terre blanche, il ne faut pas se tromper, sur cette photo, essayez de repérer l'émail rouge qui est rose avant cuisson sur l'engobe rouge du col, l'émail transparent qui est blanc sur l'engobe ou la terre nue, le chapeau que je souhaite enfumé noir après raku, et qui est donc blanc couleur terre nue sans émail et enfin les plumes que je veux blanches, et qui sont donc émaillées transparent (donc blanc) sur un engobe blanc, destiné à rehausser le blanc de la terre blanche... vous suivez?

Vous y verrez plus clair dans l'article suivant où vous découvrirez les déboires et rattrapages réussis de ce Cyrano au caractère bien trempé!

A suivre... 

http://f-augais-terre.eklablog.com/aventures-et-mesaventures-de-cyrano-2-2-a212393159

Nous avions laissé notre Cyrano émaillé à la fin du précédent article, nous le retrouvons se réchauffant sur le four en attendant son tour de cuisson.

Je fais souvent plusieurs cuissons raku à la suite pour profiter de la chaleur du four et économiser un peu de gaz.

J'en profite également pour réchauffer les pièces de la cuisson suivante près de la cheminée du four.

Ça permet aussi de commencer à en extraire l'humidité qui aurait pu les atteindre entre les deux cuissons et surtout à l'émaillage.

Cette fois-ci, il sera seul dans le four: le sortir chaud sera assez compliqué comme ça sans prendre de risques avec des petites pièces autour.

Même si le doute m'assaille, je me persuade qu'en plaçant la pince de telle façon, à tel endroit sous le chapeau, je réussirai à sortir ce pachyderme de son trou pour qu'il s'enflamme sans l'aide de Roxane.

Cette fois-ci, pas de rehausse, mais on voit que ça tient au centimètre près!

L'ouverture du four, à la nuit tombée, que c'est beau...

Oui, c'est bien beau, mais même en plaçant la pince comme ça, à cet endroit... impossible de sortir les douze kilos du buste sans risquer de le casser ou d'abimer le four. C'est donc un peu dépité, ma réputation de brouillon en bandoulière, que je décide de le laisser refroidir sagement dans le four pour le récupérer le lendemain tranquillement à la main.

Cela veut dire qu'il n'aura pas de craquelures, et surtout, pas d'enfumage du chapeau...

La meilleure solution que j'ai trouvée, c'est de le cirer. Ce n'est pas la même chose, mais ça permet d'avoir un beau noir.

Pendant que je le cirais, le panache s'est cassé. Je n'avais pas mis assez de barbotine, ou les points d'attache étaient trop petits. Heureusement, ça ne laisse pas de vilaine trace, mais ce n'est pas re-collable, et plus de plumes au chapeau, pour Cyrano, ça ne le fait pas!

J'ai quand même fini de cirer...

... et j'ai attendu...

... que l'inspiration vienne pour trouver une solution.

J'ai attendu plusieurs semaines pour trouver l'idée et le matériel!

De vraies plumes!

C'est tout simple, mais pas si facile à trouver et à poser sur le chapeau.

Voici donc le buste de Cyrano de Bergerac terminé, pas exactement comme je l'imaginais. Il lui manque les craquelures et la patine du raku qui auraient donné plus de caractère au personnage, mais je suis content du modelage et des vraies plumes, dont j'assume le côté un peu kitch.

Il sera exposé au château de Chamousseau à Queaux, les 4, 5 et 6 juin 2022, lors du circuit d'artistes du Sud-Vienne "La Main Bleue", pendant que moi-même, je ferai un stage de bronze avec Abdoulaye Gandéma au château de la Mothe à Persac, dans le cadre du même circuit.