Si vous suivez ce blog régulièrement, vous aurez remarqué que j'aime modeler les visages, plus ou moins réalistes, certains simplement humains, d'autres plus imaginaires.

Aujourd'hui, je vous emmène du côté de l'imaginaire avec ce faune aux cormes de bélier.

Je souhaitais lui donner un visage qui fasse penser à l'animal, avec un air bien buté.

Les cornes et les oreilles devaient faire penser immédiatement à un ovin.

J'y suis allé joyeusement sur la taille des oreilles dans l'enthousiasme d'un premier jet.

Avec un peu de recul, j'ai décidé de les rétrécir.

Lorsqu'il a eu la bonne consistance, après un début de séchage tout doux, j'ai pu l'évider. Pour cette étape, je réfléchi toujours à une découpe qui soit la plus discrète possible sur le modelage, et qui permette d'atteindre le plus de volumes avec le moins de morceaux. Ici, par exemple, c'est à la base des cheveux, sur le front que j'ai placé mon fil à couper. J'ai poursuivi en intégrant les cornes pour les creuser tout en les laissant solidaires du buste, et je suis descendu derrière le crâne pour faciliter l'évidage. En passant par le dessous du buste et cette découpe, je n'ai eu qu'une suture à faire, et une plaque à coller pour fermer la base.

Le voici tout "raccommodé", prêt pour le séchage. Il faut apporter un soin particulier à ces "coutures" pour qu'elles ne se voient pas et qu'elles n'apparaissent pas au séchage ou à la cuisson.

Le séchage doit être doux, lent et complet pour ne pas avoir de mauvaise surprise au biscuitage.

J'ai eu la patience d'attendre qu'il soit bien sec et je n'ai pas fait de brouillonnade, car il a bien supporté la cuisson.

Maintenant il faut passer à l'étape décisive du raku!

Ouf! Tout va bien! Non seulement il n'y a pas de casse, mais je suis enchanté des craquelures.

Elles sont bien présentes, mais n'ont pas modifié l'expression que j'ai voulu donner à cette tête dure.

Ce grand buste (environ 35cm de haut) sera visible au 43iéme salon de peintures et sculptures, salles de Mirandes, rue Marguerite Yourcenar à Vendeuvre du Poitou (commune de Saint Martin la Pallu) du vendredi 5 au lundi 8 mai 2023. J'y ferai une démonstration de modelage le lundi 8 mai.

 En attendant, il se prélasse au jardin.

Venez me retrouver à l'espace Gartempe de Montmorillon, j'y ferai une démonstration de modelage les samedi 8 et lundi 10 avril 2023.

Ce sera surtout l'occasion de rendre hommage à ma grand-mère: j'expose son portrait (dont vous pouvez voir la genèse ici), accompagné de quelques uns de ses tableaux.

Il y a beaucoup d'émotions pour cette expo à deux!

Ce buste, presque de taille réelle, est l'un des rare que j'ai modelé d'après photo. D'habitude, je laisse plutôt vaquer mon imagination, mais j'avais envie d'essayer cet exercice, j'ai donc choisi un portrait dans un livre de Yann Artus Bertrand.

Comme je n'avais qu'une photo de face, il a bien fallu aussi imaginer!

Le voici au biscuitage...

...où on monte à 900°.

Et le voici émaillé, prêt pour la cuisson raku.

Comme c'est la plus grosse pièce, ce sera la dernière à sortir du four, car elle garde la chaleur plus longtemps.

La température de l'émaillage monte à 1000°, et on obtient de plus belles craquelures si on le met à l'enfumage un peu moins chaud. Pour les petites pièces, le trajet entre le four et la bassine d'enfumage est juste suffisant pour avoir la bonne température, pour une grosse pièce, on n'est pas pressé!

Pour ce buste, je suis particulièrement content des craquelures nombreuses, visibles et bien réparties. En plus, celles du nez sont plus fines.

Comme le lutin au bonnet rouge, il a pu faire de l’œil aux toiles de Martine Plouviez.

Il s'est retrouvé en vitrine de la boutique éphémère de Poitiers lors du marché des créateurs de décembre dernier.

Et c'est grâce à lui que j'ai été sélectionné pour le 37° salon de peinture et sculpture de Sainte Gemmes sur Loire.

Il y est visible entre les peintures de Jérôme Guillet et Béatrice Zaltman, et disponible à l'achat jusqu'à dimanche prochain 12 mars 18h.

Qu'est-ce qui veut sortir de mon four? Nessie? Un tentacule? La queue d'un boa repu?

Non, ce n'est qu'un lutin...

... mais costaud, le lutin! La sortie du four est délicate car il est lourd. Je fais levier avec les avant-bras sur les manches de la pince pour que ça reste bien stable.

Il faut allier force et délicatesse car je ne voudrais pas casser le bout du bonnet ou la pointe des oreilles.

Dans la bassine d'enfumage (une vieille lessiveuse), il est en sécurité. Pour obtenir une bonne fumée épaisse, je me suis amusé à utiliser du broyat du jardin et de la paille de chaises à rempailler, en plus du papier que j'utilise d'habitude et qui s’enflamme facilement.

J'étais un peu inquiet car ça ne s'est pas vraiment enflammé, mais le principal pour colorer les craquelures, c'est bien la fumée...

... et à l'ouverture de la lessiveuse, après 15 à 20 minutes d’enfumage, on voit tout de suite que les craquelures sont bien présentes et visibles.

J'aurais très bien pu laisser ce lutin tranquillement refroidir dans sa bassine, mais par goût du risque, ou pour mieux le voir, je l'ai repris avec les pinces pour lui faire prendre l'air.

Comme si le choc thermique de la sortie du four n'était pas suffisant!

Mais heureusement, il n'y a pas eu d'accident. En fait, si je ne l'ai pas laissé tranquille, c'est pour que le rouge soit plus beau. En effet, le rouge est très réussi, donc, pas de regret.

Je suis particulièrement content des craquelures sur le visage, et sur le rouge, car elles sont difficiles à obtenir sur cet émail.

Le beau rouge et les craquelures bien présentes m'ont réconcilié avec ce lutin dont le modelage ne me satisfaisait pas. Il a trouvé son caractère grâce au raku.

Comme le nain de jardin du papa d'Amélie Poulain, ce lutin a des envies de grands espaces et de voyages. Il a déjà commencé à faire des rencontres.

Avec les œuvres de Martine Cartier Plouviez ...

... et celles de Gérald Plouviez à l'atelier Mayalen, le 3 décembre dernier...

... avec les lampes d'Asphodèle Création au marché des créateurs de Poitiers...

... et les peintures de Cécile Dailler Remmlinger que vous pouvez découvrir à Queaux, à la maison d'art et du terroir "En plein virage", actuellement et jusqu'au 14 mai 2023, aux horaires d'ouverture du bar.

"En plein virage", ça me parle... je suis impatient de montrer mon travail dans ce lieu ouvert et foisonnant qu'est la maison du terroir de Queaux!

J'ai l'honneur de partager l'affiche avec Cécile Dailler dont la palette de bleu nous fait voyager dans un monde onirique qui me touche.